Monde : Sans l’Afrique, la France ne serait rien, une dette historique à reconnaître
Plutôt que d’exiger des marques de reconnaissance, la France, sous la gouvernance d’Emmanuel Macron, gagnerait à se pencher sur les blessures profondes laissées par son histoire en Afrique. Pendant plusieurs siècles, les populations africaines ont subi les affres de l’esclavage, les violences de la colonisation et les ingérences post-coloniales qui ont entravé leur souveraineté et leur développement.
Ce lourd héritage ne saurait être balayé par des discours appelant à la gratitude ou au pardon des anciennes colonies. C’est à la France, en tant qu’ancienne puissance coloniale, de faire le premier pas en demandant pardon pour ces injustices.
Il est temps pour Emmanuel Macron et pour l’ensemble de la classe dirigeante française de reconnaître une vérité fondamentale : sans l’Afrique, la France ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Si la France souhaite retrouver une place de choix dans le concert des nations, elle doit se tourner vers l’Afrique avec respect et humilité.
Elle doit reconnaître que les africains ne sont plus disposés à accepter le rôle de subordonnés dans une relation qui devrait être équilibrée et mutuellement bénéfique. L’avenir ne se construit pas avec des demandes de gratitude, mais avec des actes concrets de réparation, de coopération égalitaire et de respect des souverainetés africaines.
Macron, comme tout dirigeant français, doit comprendre que l’Afrique d’aujourd’hui est une Afrique consciente de ses forces, de ses atouts et de son potentiel. L’histoire enseigne que l’arrogance des grandes puissances finit toujours par précipiter leur chute. La France, si elle veut écrire une nouvelle page, doit commencer par accepter cette évidence : sans l’Afrique, elle n’est rien.
Fréderic Mayve
