Niger : Crise entre Cotonou et Niamey, pourquoi la fameuse CEDEAO ne s’est jamais prononcée ?
Depuis l’éclatement des différends entre le Bénin et le Niger, une seule fois la CEDEAO n’a fait de sortie officielle, ne serait-ce que pour rappeler à la raison le Président béninois Patrice Talon lorsqu’il dépassait les bornes. Si les choses sont à ce stade, c’est la faute de la CEDEAO qui pour restaurer le sulfureux Mohammed Bazoun au pouvoir, s’est donné les moyens pour braser toute la sous-région ouest africaine n’eut été l’opposition du Mali et du Burkina Faso et d’autre pays comme le Togo.
En 2019, à la conclusion de l’accord tripartite entre le Bénin, le Niger et la société chinoise WAPCO, les trois parties étaient heureuses, le Bénin pour avoir obtenu le passage du pipeline par son pays et la construction du port, au détriment du Nigéria et du Tchad qui étaient en concurrence. Les investissements pour ces infrastructures étaient les plus importants dans le pays depuis son indépendance, avec 3 000 emplois générés pour la construction et 500 pour l’exploitation. Les droits de transit et les recettes fiscales pour le Bénin sont estimés à plus de 300 milliards de francs CFA (environ 15 milliards par an) pour les 20 premières années d’exploitation de l’infrastructure.
Côté nigérien, le pétrole devrait générer ¼ du PIB et fournir la moitié des recettes fiscales. C’était une bouffée d’air frais économique au moment où les cours de l’uranium sont en chute.
En toute vraisemblance, le Bénin n’a jamais voulu traiter avec le CNSP en ce qui concerne le pétrole si n’est pas avec le Chef terroriste Mohammed Bazoun, parce qu’il s’avérait qu’en dehors de ce qui a été annoncé officiellement, il y a d’autres deals dont on ne parle pas. Ce que la CEDEAO dans sa version actuelle« néo-colonisée » n’a pas pu accomplir, le Bénin, le voisin immédiat du Niger, veut le réaliser. Ce qui revient à dire que la position du Bénin est la position de la CEDEAO, dans ce cas si le Bénin parle, c’est la CEDEAO qui a parlé.
Aujourd’hui, avec la libération des trois autres Nigériens kidnappés par les autorités béninoises, la situation n’est pour autant pas encore décantée, et ne le serait pas tant que la France aura sa base militaire au nord du Bénin, à la lisière de la frontière du Niger.