OPINION

Afrique : Les raisons du déclin de la France sur le continent africain

« La France ne dispose plus des moyens de ses ambitions en Afrique », analyse l’universitaire camerounais Achille Mbembe au regard des multiples soulèvements populaires contre la politique française sur le continent.

La perte de l’influence française en Afrique s’explique par un changement démographique et générationnel sur le continent avec à la clé, une marge importante de la jeunesse, aspirant à une amélioration des conditions de vie et à une totale souveraineté.

Selon l’universitaire, cette perte d’influence est portée à son paroxysme par la montée en puissance de nouveaux alliés géopolitiques de l’Afrique comme, la Russie, la Chine, la Turquie, le Brésil, l’Inde, et les pays du Golfe.

« La France n’est plus en état d’imposer sa volonté à ses anciennes colonies, ni sur le plan militaire ni sur le plan politique, et encore moins sur le plan moral et culturel. Beaucoup évoquent par ailleurs l’irruption, dans ces régions, de nouveaux acteurs géopolitiques. Le plus important peut-être, c’est le basculement démographique et générationnel. Une majorité de jeunes aspirent à une réelle souveraineté », a indiqué Achille Mbembe lors d’un entretien.

Pour lui, cette position des africains vis-à-vis de la France est la manifestation d’un phénomène appelé « néo-souverainisme ». C’est un mouvement qui prône la montée des acteurs endogènes et qui renverse les rapports de force historique en faveur des africains eux-mêmes.

Mbembe indique que la jeunesse africaine voit en l’ancien système colonial maintenu par ces vieux Chefs d’Etat, des obstacles au développement, ce qui favorise ces coups d’Etats afin de provoquer des changements à la tête des pays. Cela est accentué par la volonté des africains de contrôler les ressources naturelles et économiques du continent longtemps pillés par la France.

En somme, le sentiment antifrançais est lié au néo-souverainisme, à la quête des jeunes générations africaines pour une meilleure gouvernance et une réelle souveraineté. Cela est logique. Comment peut-on expliquer le fait que le continent africain est plein de ressources mais reste le plus pauvre ?

L’Afrique est entrée dans une nouvelle ère avec au premier plan, les acteurs endogènes incontournables pour son développement.

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